Sillustani
Aujourd hui je me rends a Sillustani, site historique situé non loin de Puno.
Sur la route qui me mene au site, de temps en temps, des familles descendent au milieu de nulle part car c est la qu elles habitent.
Bientot la peninsule apparait, encerclee d un lac enchanteur.
Avant de commencer ma visite, je me lie pour pres d une heure avec cette sympathique petite famille. Nous avons beaucoup discuté.
J adore cette photo prise maladroitement par la petite fille de la photo precedente tandis que sa maman la houspille gentiment.
Plus que les ruines c est reellement le site qui retient mon attention et mon souffle. Il y règne une beauté hiératique, nimbée d´un silence et d´une sérennité perceptibles meme a travers les photos.
La langue de terre semble presque une ile, encerclee d´une olla-podrida liquide de maculatures, de verts, et d ombres composant un lac impressionniste ; au loin quelque bateleur tranquille se fond harmonieusement dans ce tableau vivant.
De l´autre côté du cap (que dis-je c´est un cap, c´est une péninsule!) je reste fasciné par cette drôle d île à la forme si régulière et ovniesque, comme si elle venait de se poser sur la surface du lac sans en pertuber la surface satinée.
Un paisible troupeau d´alpacas achève de compléter ce tableau idyllique en y ajoutant sa touche pastorale.
Arrivé au sommet de la colline je me retourne une nouvelle fois vers le premier bassin du lac qui révèle encore mille autres facettes de sa palette impressionniste.
Sillustani etait un site mortuaire. Les chulpas, qui pouvaient atteindre 15 metres de haut et dont vous voyez un exemplaire ici, etaient, en fait de tours de guarde, des tombeaux dans lesquels on placait les defunts entoures des effets necessaires a leur passage dans l autre monde.
Ce cimetiere appartient a la culture Kolla qui fut contemporaine de l empire Inca avant que Pachacutec ne conquiert son territoire.
En attendant que le collectivo se remplisse, nous improvisons une partie volley avec quelques locaux, la barriere de garde faisant office de filet.
La route du retour n en est pas moins merveilleuse, bordée de son décor de mélancolie grandiose qui m´attire inéxorablement vers l´horizon, comme un spleen délicieux.