Buenos Aires 4
Aujourd'hui commence une de mes meilleures journées dans la capitale mais je ne le sais pas encore.
Je commence par le marché couverte de San Telmo. Ces vieilles halles regorgent de vieilleries en tous genres. Un régal pour chiner!
A côté de l'opulent stand de fruits des trucs en vrac de bric et de vroc s'empilent sur des étals de fortune.
J'aime bien voir les gens s'arrêter, hésiter, choisir, revenir, repartir, négocier. C'est là que le marché s'anime!
J'vous ai apporté des boutons...
Près du mythique Revolver des Beatles, des gramophones rutilants gardent un silence d'or.
"Auto"-collants...
Les yeux ne savent plus où se poser dans ce fatras merveilleux où chaque objet a sa propre existence, raconte son histoire à travers sa patine.
Une vértitable caverne d'Ali Baba...
Aujourd'hui nous sommes samedi et les rues de San Telmo se sont remplies de marchands, troubadours et autres artistes de rue.
Ce mec est un héros de la paix; il distribue des accolades gratuites tous les samedis depuis 6 mois. Je trouve ce concept génial.
Un groupe de musiciens rencontre quelques difficultés avec les forces de l'ordre. Pourront-ils se produire?
Si vous vous baladez du côté de la rue Defensa le week-end vous tomberez sûrement sur ce mime qui est très dans le vent en ce moment.
Les rues sont maintenant pleines de monde. J'adore sentir la ville vibrer à travers ses habitants.
C'est beau de voir que dans ce monde ultramoderne où il faut toujours en mettre plein les yeux, les spectacles les plus simples et les plus ancestraux continuent de faire rêver les enfants.
Un orgue de barbarie fait face à un vieux crooner qui s'est créé sa propre légende sur ce bout de mur, ce bout de rêve.
La place Dorego est pleine d'artisans de tous poils. Non loin de là, un guitariste classique déroule ses virtuosités enchanteresses sur son bois déhanché.
Au pied de cette belle église, un orchestre de musique tzigane rappelle que Buenos Aires se nourrit de toutes les influences européennes.
Sous les arbres, un couple fier et digne illustre à merveille toute la noblesse du tango argentin sur une piste de fortune.
Charlie Chaplin et son double Charlot, à moins que ce ne soit le contraire.
Nos musiciens en discussion avec les policiers ont finalement pu jouer et obtiennent même un franc succès!
Je m'enfonce un peu plus dans la grande ronde humaine dont le courant m'emporte sur l'avenue.
Arrivée sur la Grand Place qui a vu tant d'Histoire s'écrire sur ses pelouses; une autre page semble s'écrire en ce moment au centre du cercle des badauds venus assister à la représentation.
Le soir, une grande fanfare draine les foules des habitants qui suivent leur jouer de Hamelin, hypnotisés par la cadence des percussions.
Enfin le soir nous nous rendons dans une pena, pour rejoindre l'un des poètes rencontrés au café Torrini. L'ambiance est plutôt 3 eme âge mais l'ambiance vraiment authentique.
Un autre poète déclame ses vers entre deux chansons traditionnelles, portant avec eux l'âme fière des Portenos.