Sajama
Je quitte la Bolivie enm arretant au volcan Samaja, un peu en dehors des grandes routes touristiques.
La route déchire l immense plaine de son ruban de bitume. Au loin, le grand mastodonte me regarde me rapprocher de lui comme il toise tout le pays, du haut de ses 6542 metres.
Meme en été les neiges parent son dôme immense d un manteau éternel.
Le minuscule village éponyme s enorgueillit de sa charmante église et de sa vue imprenable sut tout le val.
Entre chien et loup, une apparition extra-terrestre dont l´étrangeté est encore accentuée par le flou de la photo. Mias c est bien d un lama dont il s´agit.
Le lendemain j entreprends une longue marche qui doit m emmener, a travers la toundra, vers un parc de geysers. Je commence ma promenade sous le regard noir de mon lama qui a visiblement repris des couleurs depuis hier soir.
Minute d attendrissement devant ce bébé qui tète sa mère non loin d un petit cours d eau.
En chemin je m arrete pour aider des locaux embourbés sur le bas côté. Je ne suis pas peu fier de ma réussite due a une longue expérience en desembourbement acquise notamment en Tunisie il y a bien longtemps. Si j´en ai le temps je vous ferai un petit article sur le sujet dans la rubriques malheureusement délaissée "Tips for trips".
Il regne ici un sérénité et une solitude extraordinaires. Je réalise qu en ce bas monde une des riches les plus rares se nomme silence. L air de ce sanctuaire en est empli.
Enfin apres 4 heures j arrive dans les eaux bouillonnantes de la Géhenne. J´exagère, malgré des allures de grand chaudron maléfique, le lieu est loin d etre désolé, offrant cent occasion au ciel de s admirer dans ses miroirs aquatiques.
Certains bassins aux bords soufrés ressemblent a une grande brûlure de cigarette qui fumerait encore.
Les geysers jonchent la plaine par dizaines.
On est parfois surpris par le réveil de la terre tout en gargouillements, en bouilllonnements et en éclaboussures.
Les couleurs rouille des cicatrices de la terre contrastent avec les mousses vertes et les chevelures savane des herbes folles qui flottent dans le vent.
Un peu plus haut une autre rencontre du 3 eme type: cette mousse ressemble a s y meprendre au Slide des Ghostbusters (en moins visqueux).
Vous noterez l altitude, presque banale pour l altiplano bolivien.
En haut: a mon retour je passe sur ce que je crois etre une plage de galets. En realité c est un tapis d excrements de lama, tellements nobreux qu on ne distingue plus le sol en dessous!
J echappe de peu a la tempete du siecle. En un instant une plouie de grêle d une violenec inouie s abat sur le village. Impossible de sortir. Cette nuit le je n ai jamais vu autant d eclairs dechirer le ciel.